Ce mois-ci, nous faisons un focus sur les résultats de l’observatoire du marché du crédit immobilier.

Le secteur immobilier avait connu une certaine euphorie en 2021, avec des taux historiquement bas et l’année 2022 s’annonçait tout aussi prometteuse. Mais malheureusement la tendance n’a pas duré. Depuis le mois de mars, la demande en crédit immobilier baisse, même si elle se maintient tout de même à un niveau élevé. En cause : la hausse rapide des taux d’intérêt et un taux d’usure qui en comparaison augmente peu !

Des taux qui flambent depuis début 2022
Jusqu’en février 2022 (début de conflit en Ukraine), nous avons connu une hausse modérée avec des taux majoritairement inférieurs à 1,50% pour un emprunt sur 20 ans. Durant la période printanière (entre mars et juin), ces derniers se sont stabilisés sous la barre de 1,90%. Pendant l’été, une grande majorité des emprunts étaient au-delà de 2,10%. Depuis début octobre, nous constatons que plus de 7 barèmes sur 10 se situent entre 2,30% et 2,90%.

Nous sommes aujourd’hui dans une situation de taux identique à celle de 2015. Les taux étaient alors aux alentours de 2,40% sur une période de 20 ans.

Du côté des OAT (emprunts réalisés par l’Etat et qui fait figure d’indice de référence pour les évolutions du marché du crédit), l’augmentation ultra rapide est associée à une très forte volatilité depuis le mois d’avril. Les OAT sont souvent plus hautes que les taux des crédits aux particuliers. C’est une situation intenable à long terme pour les prêteurs.

Taux d’endettement : l’impact de la hausse des taux
En octobre 2022, la hausse des taux a entraîné une baisse des clients finançables de plus de 10% en 1 an. Aujourd’hui, 58% “seulement” des dossiers répondent à l’exigence des 35% d’endettement maximum contre 69% il y a un an, avec 12% des dossiers qui se trouvent en zone critique (entre 35 et 39% d’endettement). Pire encore, plus de 30% des dossiers sont totalement infinançables contre 21% en Janvier 2021.

Quelles perspectives ?
Hausse des taux, contraintes réglementaires, début 2023 devrait être synonyme, tout comme la fin d’année 2022, d’une baisse importante des transactions.

Côté taux, ils ne sont pas encore stabilisés et vont continuer à monter dépassant certainement 3% au 1er semestre 2023.

Le marché risque de provoquer une stabilité, voire une baisse des prix, dues à une arrivée massive de biens sur le marché.