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Edito janvier 2024 par Georges NEMES, président du groupe Patrimmofi

Notre métier de conseil consiste à être agile et prendre les meilleures décisions  pour nos clients, même si celles-ci peuvent être douloureuses ! 

Au cours des années précédentes, nous avons orienté nos clients vers les placements  immobiliers en raison de leurs rendements très attractifs (en moyenne 4,53 % en 2022,  selon les chiffres de l’ASPIM) et de leur faible volatilité. 

Mais en 2023, la forte hausse des taux, associée à la baisse des actifs, a totalement modifié  la donne sur le marché. Les grands acteurs de la gestion de fonds immobiliers ont  commencé à réduire le prix de leurs parts pour tenir compte de la dévalorisation de leurs  actifs.  

C’est AEW Patrimoine qui a ouvert le bal en mars dernier, suivi par d’autres tels  qu’Amundi, La Française, Perial, Primonial et Sofidy. 

Initialement présentés comme de simples corrections, ces ajustements ont pris de  l’ampleur. En effet, 23 sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) ont affiché des  dépréciations de parts à la fin de l’année. Bien que cela puisse sembler limité, ces  dépréciations représentent tout de même 35 % de la capitalisation totale ! 

Il est à noter que l’autorité des marchés financiers avait mis fin à la récréation en  demandant aux gestionnaires d’établir des évaluations immobilières à la mi-année, en  plus des expertises qui ont lieu traditionnellement en décembre. Le marché a joué le jeu. 

Chez Groupe Patrimmofi, nous avons préféré anticiper les résultats en prenant la décision  de sortir progressivement de nos fonds immobiliers dès le mois de septembre et cela s’est  avéré être la bonne démarche. Nous avons procédé de façon sélective, en distinguant les  SCPI des sociétés civiles immobilières (SCI), détenues au sein de contrats d’assurance-vie. Car la crise de liquidité a impacté très rapidement les SCI, conduisant à céder les actifs  dans de très mauvaises conditions par les sociétés de gestion, avec une forte probabilité  de décote de la valeur des parts. 

Nous avons conseillé à nos clients de conserver, malgré tout, leurs parts de SCPI en  privilégiant leur objectif principal, la perception de revenus. Mais nous restons très  vigilants sur leur valorisation. 

Les SCPI sont des actifs immobiliers, ce qu’on oublie un peu trop souvent : on ne vend pas  son appartement parce que l’immobilier baisse.

La litanie des médias sur le sujet a incité beaucoup d’épargnants à vendre leurs parts de  SCPI. Ceux qui les conservaient via un contrat d’assurance vie ont pu le faire facilement,  l’assureur étant chargé de la revente. 

Par contre, ceux qui les détiennent en direct commencent à rencontrer des problèmes de  liquidité… 

Selon les données de l’ASPIM, tous les gestionnaires de SCPI, même les plus résilients,  affichent des scores de collecte nette en forte baisse trimestre après trimestre, reflétant  un marché en recul de 50 %. 

Néanmoins, il faut rappeler que les taux de distribution demeurent très satisfaisants. Les  fonds immobiliers ont continué à être rémunérateurs en 2023 et le seront également en  2024. Jean-Marc Coly, président de l’ASPIM, nous assure que « les SCPI devraient offrir un  rendement moyen autour de 4,5 % en 2023, similaire à celui de 2022 ». 

De notre côté, nous arbitrons progressivement les flux d’épargne vers des fonds  immobiliers plus récents proposés par des acteurs reconnus du secteur comme, par  exemple, Mata Capital ou Consultim qui profitent de conditions de marché bien plus  favorables pour constituer leur patrimoine. En attendant les premiers effets des baisses  de taux des banques centrales et la remontée progressive des fonds en euros de  l’assurance vie, nous adaptons notre conseil. 

Miser sur les fonds structurés à capital garanti (ou non) et les fonds obligataires  datés 

En période d’inflation et d’incertitudes boursières, les produits structurés et les fonds  obligataires datés offrent une alternative à double voie pour optimiser le rapport  rendement-risque de ses placements.  

Les produits structurés se situent à mi-chemin entre les fonds en euros et les unités de  compte, dotés généralement d’une composante obligataire garantissant le capital investi  à l’échéance (en totalité ou en partie) et d’un large choix de sous-jacents (indice boursier,  actions, panier de valeurs, matières premières, etc.). 

La performance de l’investissement est souvent liée à celle de cet actif sous-jacent,  permettant ainsi de viser un rendement potentiellement attractif tout en maîtrisant les  risques de perte en capital. Certains offrent même un capital et un coupon garantis. 

Après une terrible année 2022, les obligations ont pris leur revanche en 2023. Nous  sommes toujours investisseurs en attendant l’impact positif de la baisse des taux sur la  performance des fonds à échéance. 

Comme nous le savons, particulièrement en ces périodes incertaines, il est crucial d’agir  vite et de rester agile.